mercredi 17 novembre 2021

Une salle de théâtre et cinéma à Saint-Gervais-du-Perron

 Lorsque l'Abbé Lecoq succède à l'Abbé Rebours en 1951, il continue les activités théâtrales mises en place par son prédécesseur.

N'ayant pas de local permanent à St-Gervais, l'Abbé Lecoq va tout simplement en acheter un qui deviendra la salle Leclerc !

Ce sera une grange au bord de la rivière, près de la voie ferrée dans laquelle travaillait un cordonnier.

Cet homme était handicapé et de petite taille. Il possédait un banjo et en jouait bénévolement aux mariages. ( Sources Alain Churin)


Il est probable que des habitants aient donné ou prêté de l'argent pour financer ce bâtiment; la salle sera d'ailleurs aménagée par leurs soins.

Le journal Ouest-France publie d'ailleurs le 8 janvier 1954, le résultat de la tombola organisée pour financer la salle. 

Les spectacles de théâtre et les projections de cinéma aideront également à rembourser la salle.

La grange appartenait à une veuve, Adrienne Theurey. Elle possédait également les bâtiments et le terrain autour.

Le compromis de vente est rédigé le 12 février 1953, le prix fixé à 325.000 Francs:

25.000F à la signature de ce compromis, 150.000 à la réalisation devant le notaire et le solde dans les trois mois.

Pour découvrir l'ensemble du document


                                                            La porte de la salle fut changée

Sur la matrice cadastrale, la salle paroissiale appartient à "l'union familiale du Perron" Elle est enregistrée officiellement en 1955 et sortie en 1968.




Dans la rubrique "Témoignages des anciens"  (voir les onglets du haut) puis dans le dossier "Loisirs", des habitants de la commune ont témoigné de leurs activités théâtrales de l'époque.


Les acteurs en peine répétition sous le pont SNCF

Un balcon avait été aménagé. Il permettait  d'installer le projecteur de cinéma . Celui-ci venait de Saint-Pierre des Nids, il n'était pas fixe, mais apporté à chaque projection par un réseau de bénévoles dans quelques salles rurales autour d'Alençon.


Le balcon sur lequel était posé le projecteur
Dans l'Orne-hebdo du 15 avril 2020, un des bénévoles avait raconté cette période du cinéma itinérant

Les séances de cinéma du dimanche soir étaient un succès. Les films populaires de l'époque y furent projetés. Alain Churin se souvient avoir vu "Le voleur de bicyclette" (1948). Les films avec Fernandel étaient très prisés. (Denise Laumaillet se souvient de "La vache et le prisonnier" en 1959)
Pour ma part, étant très jeune, je m'endormais souvent sur les genoux de ma mère avant la fin du film...
Je me souviens toutefois de deux films qui m'avaient impressionné : "Les canons de Navarone" (1961) et "La princesse de Clèves" (1961).
Avant le film, les spectateurs pouvaient voir les actualités de la semaine en images, moment important d'information à une époque où les journaux télévisés ne faisaient pas encore partie du quotidien.

En décembre, l'abbé Lecoq organisait un arbre de Noël pour les enfants de la commune avec projection de films avec Charlot par exemple.


Annonce d'une séance de cinéma (Ouest-France 21 novembre 1957

Les séances de théâtre connaissaient aussi un beau succès.
 Il existait de nombreuses troupes dans la région.

                                                                                                      
                                                                      Ouest-France 7 février 1959


      Ouest-France du 18 novembre 1954

La programmation des spectacles de théâtre n'était pas toujours simple, comme en témoigne cet article de Ouest-France du 21 novembre 1957, sur la fragilité de certaines troupes.


L'âge d'or de cette salle se termina sans doute avec l'arrivée de la télévision dans certains foyers.
Il est probable qu'après 1965, la salle avait cessé son activité culturelle.

Plus tard cette salle vendue à des propriétaires privés, servira de dépôt pour un brocanteur.
Un ébéniste, Monsieur Tertereau y restaura des meubles anciens dans la petite salle accolée à la salle principale. Cette pièce pouvait servir de coulisses pour les troupes de théâtre et les réunions en petit comité. Elle était utilisée également pour le catéchisme et comme bibliothèque.


Vue de la salle actuelle depuis le balcon. 
On aperçoit encore les deux poutres sur lesquelles reposait la scène.



Le balcon vu d'en bas. Sur la droite, on aperçoit  l'escalier qui permettait l'accès à ce balcon



1 commentaire:

  1. Je viens de consulter votre page et fait remonter en des souvenir de ma jeunesse

    RépondreSupprimer